Avec la participation du père Thierry Magnin, de Marie-Joëlle Guillaume, de Nicolas Aumonier, du père Jean-Christophe Chauvin, de Jean-Paul Guitton, d’Hervé L’Huillier et de Pierre-Henri de Menthon.
« Dépasser l’humain ? ». Le point d’interrogation est essentiel : Qu’est-ce que dépasser l’humain ? Est-il légitime d’y songer ? Est-ce même possible ? Souhaitable ? A quel prix ? Pour quelle finalité ? D’ailleurs, qu’est-ce que l’humain ? Et si c’était dans le mystère de l’homme, sa fragilité et ses limites, mais aussi ses aspirations spirituelles, que « l’homme passe infiniment l’homme », pour reprendre la formule de Pascal ?
Certains présentent aujourd’hui comme une évidence de l’avenir la notion d’homme augmenté, avec l’idée sous-jacente que la condition humaine serait insuffisante, et que, la technique le permettant, il conviendrait de passer à un autre niveau, plus digne de nous que l’humain. D’ailleurs une telle évolution serait inéluctable, les progrès exponentiels de l’intelligence artificielle imposant un nouveau paradigme. Le transhumanisme nous presse d’entrer dans ses catégories mentales, où la puissance des technologies de pointe s’arroge la conduite du futur, y compris pour agir sur la nature de l’homme, quitte à laisser sur le bord de la route, comme des ‘’sous-hommes’’, ceux qui n’entreraient pas dans le jeu.
Nous avons souhaité interroger ces certitudes trop faciles. Solliciter l’aiguillon intellectuel de personnalités compétentes – en mathématiques, en philosophie, en génétique, en neurologie, en finances. Prendre en compte, aussi, l’expérience humaine et théologique de ceux qui se confrontent à la fragilité et aux limites des plus pauvres.
Les sept séances de notre année académique ont été riches d’analyses et d’échanges. Mais bien des questions demeurent. Cette séance de clôture va permettre de les poser. Plusieurs membres de l’Académie ont souhaité exposer les réflexions, commentaires et /ou propositions d’action que suscitait en eux la synthèse des travaux de cette année.
Nous allons les entendre, après avoir recueilli les réactions personnelles de notre invité d’honneur le P. Magnin, lauréat du prix de l’Humanisme chrétien pour son ouvrage Penser l’humain au temps de l’homme augmenté.